ALaPLage présente alaplace votre image nous appartient
Marianne, Bertrand Segonzac, David Russon, Frédéric Ouloieu, peintures, installations
JF Sekail, Alex Bérengué, sons, live
Vernissage le jeudi 10 janvier 2002, exposition jusqu'au vendredi 08 février
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Pour la première exposition de sa programmation 2002, ALaPlage met à nouveau en place une exposition de groupe, forme à laquelle nous tenons particulièrement, car elle permet la rencontre d’artistes autour d'un projet particulier. Situation prononcée pour cette exposition car un collectif c’est spécialement formé à cette occasion. Contrairement à la précédente exposition “vanités contemporaines” il ne s’agit pas d’une réunion dû au commissariat de l’exposition autour d’un thème ou d’un procédé de travail, mais bien d’une démarche collective destinée à faire œuvre commune autour du travail d’exposition ayant eu lieu à ALaPlage durant l’année 2001.

“Le projet consiste à inaugurer le calendrier des expositions 2002, sous la forme rétrospective des sept expositions présentées en 2001 à ALaPlage.
C’est d’abord un travail de peinture, lié à l’imagerie générée par ces événements, qu’on pourrait classer dans le genre «scènes de galerie». Ce qui relève déjà d’un certain cérémonial. Comme si cette représentation picturale cherchait à magnifier les situations issues de l’art contemporain en Midi-Pyrénées, en les figeant, selon le procédé immuable et «laborieux» que représente aujourd’hui l’acte de peindre.
Qu’est-ce qu’un peintre? Un vieux métier oublié depuis Duchamp, un état d’esprit subversif, refusant la concession inéluctable, le recyclage formel que la société contemporaine s’applique à en faire via la publicité, faisant de l’art un produit à marketer, avec une forte plus-value.

A ce fatras cérémonial mais ou et donc or ni car, donc, un peu pompeux et mortuaire, on a préféré une fuite du temps plus désinvolte, pour ne pas dire plus quotidienne... car c’est cela qui nous intéresse finalement: le quotidien d’ALaPlage.

D’ailleurs, afin de contrebalancer l’idée d’un asservissement de nos images au compte d’ALP, alors que le discours des nouveaux espaces d’exposition se tourne vers le «no limit» (ce qui semble ne pas gêner nombre d’artistes à s’autocensurer dans la monstration, alignant leur travail à hauteur d’yeux comme cela leur à été enseigné à l’école d’art) tout l’espace de la galerie va être investi : murs, sol, plafond, baies vitrées, hall d’entrée, recoins ...
Différents modes d’expression et de présentation vont être mis en oeuvre: bien que la peinture figurative domine, une large place sera accordée à une peinture environnementale, ainsi qu’à un travail d’installation. Le tout sera étayé par une performance sonore (live le soir du vernissage) exploitant des sources concrètes et musicales, en relation avec la notion de temporalité qui réside au coeur du projet.
Cette diversité des propositions, définie en collaboration avec le collectif ALP, tente de répondre de la multiplicité des niveaux de lecture qu’implique un tel sujet.
Car au fait de restituer, après se les être appropriées, les pièces d’autres artistes, et ce dans un certain esprit voyeuriste, va se superposer une présentation des traces visuelles de son activité, en préservant le côté promotionnel avec lequel ALP le collectif aime jouer, autant dans ses performances que dans son travail d’édition : 7 expositions pour le prix d’une! Le tout avec un supplément gratuit sur les coulisses d’ALP, avec modem, plantes vertes et serpillières ....

Un champ de confusion risque de s’établir entre les modes du souvenir collectif et du souvenir individuel. Qu’est- ce qui appartient à qui? Qu’est ce qui représente quoi? Le souvenir d’un moment, les pièces retranscrites, volées par nos soins, au compte d’ALP qui les rediffuse par notre entremise, sous une nouvelle forme?

Le fait de se poser de manière critique face aux enjeux de ce projet, n’empêche pas de se livrer en même temps à un ultime travail de mémoire, une volonté de revenir en arrière sur une suite d’événements, avant de «se détacher and save» dans les archives (ou sur le site)...
Il s’agit d’aboutir à une désorganisation apparente dans le travail, comme celle, subjective, du souvenir. Quelque chose qui se morcelle, dans une impression d’éclatement par rapport au sujet, tout en ne se référant qu’à lui.”

Comme on peut le voir dans ce texte de présentation du projet alaplace par le collectif alaplace, nous sommes confrontés à un regard porté en arrière. Un passé proche mais surtout vécu. Ici nous n’avons pas à faire face au souvenir que l’on range mais plus à l’activation d’une mémoire.Les artistes du collectif ont assisté aux vernissages de chacune des expositions qu’ils ont documenté en les photographiant lors des inaugurations mais aussi ensuite. Ce travail de collecte d’images a permis de réaliser toutes ces peintures de type «scènes de galerie» qui seront installées dans l’espace de ALaPlage sur tous les murs “rebut”. Le mur principal et ses 20m de long, espace où se trouvent généralement les pièces originales, est lui oblitéré à la peinture noire, vierge de tout accrochage. Le plafond lui est le support d’une fresque pixélisée noir et blanc (pour rappel sur 80% de l’espace de ALaPlage le plafond est seulement à 2m de hauteur).
Nous nous trouvons totalement immergés, cernés par un environnement pictural. Ce parti pris d’une préhension totale et pensée de l’espace ne peut que nous rassurer sur une position ferme et contemporaine de la peinture, même si ce médium est ici choisi (en corrélation avec la problématique) plus pour son rapport au temps que pour sa qualité intrinsèque de matériau.
Pour finir il faut souligner la liberté prise par rapport au droit à l’image permettant la mise en place d’un sampling pictural alimenté par le travail d’un an d’exposition à ALaPlage, redonnant corps aux pièces dans une lecture qui s’affranchit de toute citation en introduisant un traitement personnel et subversif de ce que peut être une exposition de peintures aujourd’hui.


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wouebidule : alaplage@free.fr - 15/02/02